1. Prêt à apprendre avec un robot ?

Nous avons hérité de nombreux imaginaires susceptibles de brouiller notre jugement concernant les robots. Face à la question « sommes-nous prêts à apprendre avec des robots ? », nous avons repris les bases :
Qu’est-ce qu’un robot exactement et comment cela fonctionne ? Après avoir clarifié ces définitions, nous en avons interrogé les possibilités : est-ce que la technologie permettant le fonctionnement des robots est adaptée à l’apprentissage ?
Enfin, une fois l’objet et le champ des possibles définis, il nous fallait poser la question essentielle de l’impact : quel est mon ressenti en tant qu’apprenant ?

Qu’est-ce qu’un robot ?

En théorie

Notre imaginaire est nourri d’histoires d’anticipations catastrophiques sur le sujet, ce qui n’aide pas à en avoir une perception très claire. Au travers de 2 conférences, nous avons pu décoder et interroger ces références cinématographiques et littéraires qui peuplent notre imagination.

– François Barge-Prieur, critique de cinéma, président des Fiches du cinéma et réalisateur de la chaîne « le Bon Plan » pour Télérama, revient sur l’histoire des robots dans le cinéma et de son impact sur nos représentations :

– Natacha Vas Deyres, professeur et chercheur à l’Université Bordeaux Montaigne spécialiste de Science-fiction, traite à la fois des références cinématographiques et littéraires dans sa conférence :

Retrouvez les bibliographies/filmographies de nos conférenciers ici 

Pour en savoir plus, découvrez une chronologie des imaginaires autour de l’IA et des robots.

Les participants de l’exposition ont, quant à eux, pu inventer et développer leurs propres visions du futur grâce à des ateliers d’écriture. Vous découvrirez bientôt leur production, vous verrez : le futur n’est pas si sombre !

Il fallait donc faire la part des choses entre la fiction et la réalité : il n’y a pas que Robocop ou Wall-E comme robots, notre aspirateur autonome en est aussi un ! Sauriez-vous faire la différence ? Testez vos connaissances grâce à ce quiz : est-ce un robot ?

Mais quelle est la différence entre un robot et une machine ? Ce petit lexique devrait répondre à toutes vos questions et, pour aller plus loin, n’hésitez pas à aller consulter cet article sur le fonctionnement des intelligences artificielles.

En pratique

Rien de tel que la pratique pour comprendre les mécanismes de la programmation informatique des robots et des machines qui nous entourent. Deux ateliers ont permis à nos visiteurs de se familiariser avec la logique du code en programmant soit un petit robot nommé Sphéro soit un Lego.

Après cette expérience, comme toujours, une mise en perspective et des retours intéressants : désormais conscients du temps que prend la programmation d’un robot, certains suggèrent par exemple de programmer un robot… à programmer d’autres robots. Ainsi, nous gagnerions beaucoup de temps et nous pourrions nous consacrer à des tâches plus intéressantes et plus créatives.

Est-ce que la technologie des robots est adaptée à l’apprentissage ?

En théorie

Jusqu’où peut aller la robotique en terme d’apprentissage, serait-elle capable de remplacer un formateur humain ? Nous avons proposé à nos participants d’en juger par eux-mêmes en passant le test de Turing.
Le « test de Turing » consiste à confronter un juge humain à un interlocuteur qu’il ne voit pas au travers d’une conversation textuelle. L’enjeu pour le juge est de déterminer la nature de son interlocuteur : humain ou machine ? Si la machine réussit à se faire passer pour un humain aux yeux du juge, c’est qu’elle a des capacités analogues à ce que nous appelons de l’intelligence. Nous avons proposé aux visiteurs de lire 3 conversations issues de tests de Turing et de se demander pour chacune d’entre elles si la conversation était le fruit d’un échange entre deux humains ou entre un humain et une machine.

Si le test du Turing doit être optimisé car il ne prend pas en compte les multiples facettes de l’intelligence humaine (ex : capacité à mener un raisonnement abstrait, intelligence émotionnelle, intelligence sociale etc.), il permet tout de même de prendre conscience du potentiel des I.A. Sur les 140 tests qui ont été réalisés, les participants ont confondus 47 fois (34%) une I.A. et un Humain. Et vous, vous seriez-vous trompé ?

Faites vous-même le test de Turing et découvrez-en plus sur le sujet, en cliquant ici.

Cette technologie permet des nouveaux usages très prometteurs dans l’apprentissage. La start-up « Ask my class » a créé, par exemple, le premier assistant vocal pour les enseignants (faire l’appel, interroger les élèves sur les tables de multiplication, lancer des activités etc.). Nos visiteurs ont ainsi pu répondre à un quiz original où les questions étaient posées par un assistant virtuel, et découvrir les dernières évolutions de cette technologie, à l’image de Duplex, une technologie Google capable d’appeler votre coiffeur, réserver un restaurant ou rechercher des informations concernant des horaires d’ouverture à votre place. L’expérience est bluffante, jugez par vous-même.

De belles perspectives à venir !

En pratique

Globalement, beaucoup d’autres technologies liées à la robotisation ou à l’intelligence artificielle peuvent nous aider à apprendre. Cela va même plus loin : au-delà des outils tels que les assistants virtuels, il est aujourd’hui déjà possible d’augmenter l’Humain grâce à la technologie. Le premier implant cérébral permettant de pallier le déficit de mémoire a déjà fait ses preuves aujourd’hui ! Imaginez l’utilité d’un tel implant pour l’apprentissage et les perspectives que cela peut ouvrir ! Pour en apprendre davantage, vous pouvez lire l’article : « demain tous robotisés ?« .

Les formations réalisables par un robot, selon les participants :

  • Simulation et mise en situation
  • Formation technique (logiciels, process) ou apprentissage mécanique / par cœur (histoire, géographie, orthographe)
  • Formation manuelle ou pratique (démo/interaction)
  • La réalisation de tâches récurrentes / révisions et entraînement
  • Toutes les formations déjà accessibles en e-learning/ MOOC
  • Pour de la culture générale ou de la culture métier
  • Formation à la gestion de projet informatique
  • Formation à la gestion du changement

Durant ces activités, la même question en toile de fond était posée : seriez-vous prêt à apprendre avec un robot ? Sur la centaine de participants aux ateliers, 95% ont répondu oui, pour plusieurs raisons et à certaines conditions.
3 grandes raisons viennent expliquer ce « oui » massif au robot : tout d’abord le caractère ludique et attractif de la technologie et de la nouveauté qui donnerait envie d’apprendre ; ensuite l’interface entre robot et humain que les participants ont imaginé très simple d’utilisation, permettant une plus grande personnalisation et donc flexibilité de l’apprentissage ; enfin des connaissances qui leur semblent plus fiables et plus complètes venant d’un robot, dû à sa capacité de stockage d’informations nettement supérieure à l’homme.

Cependant, quelques limites et conditions apparaissent déjà à son utilisation : le robot ne pourrait pas tout enseigner et il faudrait qu’il le fasse d’une certaine manière. À quelques exceptions près, les participants imaginent en général que les robots puissent enseigner tout type de formation reposant sur des connaissances techniques ou du par cœur mais n’impliquant pas de débat, d’émotion. En revanche, les participants requièrent de ce robot formateur qu’il soit capable de comprendre les nuances complexes du dialogue, qu’il ait de l’humour, de la personnalité et qu’il puisse dialoguer comme un humain !

Cette apparente contradiction nous amène à la question suivante de cette réflexion : si effectivement nous sommes prêts à apprendre avec des robots, à quoi ressembleraient ces robots formateurs et quelles seraient leurs fonctions ?

 2- Apprendre avec les robots, c’est déjà possible !
(du 3 au 20 décembre)

Les participants ont découvert qu’il était déjà possible d’apprendre avec les robots et l’intelligence artificielle et se sont projetés dans l’avenir.

 3- Les robots questionnent l’apprentissage
(du 8 au 25 janvier)

En prenant du recul sur l’usage des robots, les participants ont exploré les avantages et limites des robots en formation.